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Frein de langue chez bébé et allaitement

Par Christel
Frein de langue chez bébé et allaitement

Vos mamelons vous font mal ? Vous sentez que bébé rencontre des difficultés pour téter ? Ces douleurs et difficultés pourraient avoir raison de votre allaitement. Avez-vous pensé aux freins de langue chez votre bébé ? Rapidement détectés et coupés via une petite opération, ils peuvent vous redonner confiance en tant que mère dans l’alimentation et la santé de votre enfant. Mais est-ce sans risque ? Explications.

Les premières semaines de l’allaitement peuvent être difficiles et stressantes pour la maman : mise en place de la lactation, prise du poids de bébé…Malgré les soins prodigués pour atténuer vos potentielles douleurs, vous ne comprenez pas ces troubles qui persistent et vous inquiétez pour la santé de votre bébé, c’est normal. Consultez rapidement et faites-vous aider pour comprendre : la solution est souvent à portée de main et il n’est pas normal d’avoir mal dans l’allaitement. Valentine, jeune maman de deux enfants, raconte son expérience et partage comment le diagnostic et l’opération ont tout changé !

Qu’est-ce qu’un frein de langue ?

Un frein de langue est une structure musculaire et membraneuse qu’il reste de la séparation entre la langue et le plancher buccal au premier trimestre de la grossesse. Les freins servent à un développement symétrique de la bouche, des dents et de tout le crâne.
On dit qu’un frein est restrictif s’il limite/ empêche les mouvements de la langue, souvent cela provoque des difficultés pour l’allaitement pour la mère et le bébé : mauvaise succion, tétées très douloureuses.

Comment savoir si un bébé a un frein de langue trop court ?


S’il y’a un frein de langue restrictif, la langue ne peut pas avoir une bonne position au repos, à savoir, être collée au palais. Or cette position est essentielle puisqu’elle permet, comme on l’a dit, le développement de la mâchoire et du crâne. En outre, cette position apporte au système nerveux une sensation de détente puisqu’elle active le système parasympathique. Ceci explique que les bébés ayant des freins restrictifs ont généralement un fort besoin de succion.

Quelles conséquences du frein de langue restrictif sur l’allaitement ?

Après un accouchement express, d’une heure, sans péridurale, je me sentais bien et en forme pour démarrer cette belle aventure qu’est l’allaitement. J’ai donc proposé le sein à mon fils, dès ses premiers signes d’éveil. Mais quelque chose à rapidement attiré mon attention : j’avais mal quand je lui donnais à téter.

Rapidement, j’ai eu les mamelons en sang, et je pleurais à chaque tétée, tellement la douleur était intense. J’ai directement demandé si mon fils avait des freins restrictifs aux sages femme de la maternité, mais celles-ci m’ont dit à plusieurs reprises que mon fils était juste « feignant », car il n’ouvrait pas assez la bouche pour prendre le lait. Je me suis sentie extrêmement seule et découragée, je ne souhaitais pas passer Roméo au lait artificiel mais il ne prenait pas beaucoup de poids.

Dès le retour à la maison, la sage-femme de visite s’est contentée de me proposer des bouts de sein en silicone pour calmer les douleurs et aider à la succion.
Ça n’a fait que masquer le problème initial des freins restrictifs, et m’a causé de multiples mastites… Je voyais que mon bébé n’allait pas bien et je ne comprenais pas ce qu’il avait alors que je voulais juste lui donner le meilleur en l’allaitant. Difficile de ne pas ressentir de la culpabilité dans son allaitement à ce moment là. Pourtant, le personnel médical semblait ne pas voir ce qui n’allait pas malgré mes nombreuses sollicitations et questions.

Une mauvaise prise au sein pour allaiter

Une amie ayant allaitée longtemps sa fille, m’a donnée le nom d’une sage-femme, que nous avons vus en visio, en plein premier confinement. Elle a tout de suite vu que Roméo avait un frein de lèvre restrictif et a expliqué que « quand il y a un frein de lèvre c’est souvent qu’il y a un ou plusieurs autres freins (langue ou joue) restrictifs ». Cela expliquait les difficultés d’allaitement telles que mastites et engorgements que j’avais puisque mon fils ne tétait pas correctement et donc ne vidait pas assez mes seins. Il y avait clairement un problème de succion et in fine de lactation.
En effet, lorsque je l’allaitais, j’avais tellement de lait que cela faisait des jets (cela s’appelle un REF) et mon enfant s’étouffait et vomissait plusieurs fois par jour.
Suite à la compréhension de ces problèmes d’allaitement et d’identification de frein de lèvre, elle nous a envoyé une liste d’ORL et de spécialistes réalisant des frenotomies.

Quand et comment préparer une frenotomie ?

Pour préparer la frenotomie, je me suis inscrite sur des groupes Facebook dédiés à ce sujet. Avant l’intervention, il est important de réaliser des exercices et étirements, afin de remuscler la langue. Des séances chez le chiropracteur sont également essentielles à J-3 (pour permettre de retirer des tensions et blocages, afin que l’intervention se passe au mieux), J+3, J+9 et J+20, afin d’éviter que le frein se reforme, la création d’éventuelles tensions. En effet, aux jours 3,9 et 20 spécifiquement, les exercices sont plus compliqués à faire, car le corps essaye de cicatriser le frein (puisque c’est un muscle), en le reformant.

Comment se passe une frenotomie ?

L’intervention est très rapide et globalement indolore, puisqu’un produit anesthésiant est généralement utilisé. L’acte en lui même est, tout de même, plutôt impressionnant, surtout quand il a lieu sur un tout petit bébé, et demeure un acte invasif (plusieurs mains maintiennent l’enfant, pendant qu’on lui coupe un muscle).

Nous avons préféré le faire au laser. Le tarif était de 40€ (pris en charge par la sécurité sociale), le médecin a été professionnel et rassurant. J’ai pu rester avec mon bébé pendant l’intervention ce qui m’a beaucoup soulagée.
Nous avions eu le nom du spécialiste sur les groupes Facebook, où sont maintenues à jour des listes des professionnels formés aux freins restrictifs.

Après l’intervention, des exercices et étirements sont à faire toutes les trois heures, même la nuit. Les effets ont été immédiats et durables sur l’allaitement. La preuve ? J’allaite toujours mon petit Roméo qui va avoir 17 mois, qui ne présente plus aucun problème de succion pour téter.

Que deviennent les freins restrictifs à l’âge adulte ?

Cette expérience m’aura marquée, car j’ai découvert que les freins restrictifs (tout le monde a des freins, mais ils ne sont pas tous restrictifs et c’est le côté restrictif qui pose problème) étaient héréditaires, et que j’en avais aussi! Ils étaient là cause de mes tensions dans les cervicales, de mes maux de tête à répétition, de ma petite bouche (souvent mentionnée par ma dentiste sans qu’elle ait vu mes freins restrictifs…) et de tellement d’autres choses.

Ces freins peuvent provoquer du bruxisme (grincement de dents), des allergies, des amygdales et adénoïdes hypertrophiées, de l’apnée du sommeil, une aversion ou hypersensibilité orale, des caries dentaires, des douleurs des os et tensions dans la nuque,  des malpositions dentaires, un mauvais sommeil, des cauchemars, des otites à répétition, une petite bouche,…

Quels sont les intérêts d’une frenotomie à l’âge adulte ?

Je me suis faite couper mon frein de langue chez le même spécialiste que Roméo.
L’intervention a été rapide et non douloureuse. j’ai eu un goût désagréable quelques heures dans la bouche, mais cela ne m’a pas empêchée de prendre la route seule pour rentrer à mon domicile.
Niveau bénéfices, cela change vraiment la vie, j’en vois les bienfaits : ma langue se plaque automatiquement au palais lorsque je suis au repos, j’ai moins de douleurs cervicales et je ne ronfle plus.

Sectionner le frein de langue, oui mais à bon escient !

La chirurgie du frein de langue est devenue une pratique courante en post-natal mais qui reste controversée car parfois réalisée de manière automatique et sans complet diagnostic. Sectionner les freins de langue n’aiderait pas forcément tous les nourrissons à s’alimenter au sein et ne résoudrait pas tous les problèmes de lactation chez les bébés.

Ainsi selon Donna Geddes, directrice du Hartmann Human Lactation Research Group de l’université d’Australie occidentale (UWA), « les taux d’allaitement ne progressent pas proportionnellement au nombre d’interventions chirurgicales. C’est exactement le contraire, en fait. Les plus récentes études de l’UWA avec un suivi de quatre mois montrent que de nombreuses mères de bébés ayant subi une frénotomie ont en réalité cessé d’allaiter plus tôt que prévu. »

Aussi parfois des ORLs ou chirurgiens pédiatres sont obligés de revoir plusieurs fois le bébé car la cicatrisation ne se passe pas bien ou pour des effets post-opératoires indésirables liés à des frenotomies. Ainsi il semblerait que sectionner le frein sur la partie postérieure de la langue ne soit pas aussi bénéfique que sur la partie antérieure, avec peu d’impact positif sur la mobilité de la langue de bébé et la succion. Le risque doit être prise en compte dans la décision des parents et bien discuté avec le spécialiste.

Que faire ? Les mères souffrant pendant leur allaitement doivent avant tout prendre contact avec une consultante en lactation pour poser toutes les hypothèses. Déjà, immédiatement, tout sera mis en place côté soins pour soulager les douleurs et ajuster posture, prise au sein et au final améliorer la production de lait. D’autres solutions comme l’usage d’un tire-lait ou de complément alimentaire galactogène naturel comme Calmosine Allaitement existent pour agir positivement sur l’expression et la production du lait maternel sans douleurs. Faites-vous aider et prenez conseil !

Merci à Valentine pour son témoignage, que vous retrouvez sur son compte @my_name_is_maman. Sur la photo de photo de @welcomejuliet, Valentine porte un t-shirt @atelierbelette et des fleurs @mamsellesflowers.

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