Dans notre société obsédée par la jeunesse éternelle, les stéréotypes liés à l’âge sont monnaie courante. Les expressions telles que “ne pas faire son âge” sont souvent utilisées de manière innocente, mais elles peuvent avoir des implications plus profondes sur la perception individuelle et sociale de la maturité, de la beauté et de la valeur. Dynamitons ces préjugés autour de l’âge, à commencer par bannir et réagir aux expressions courantes comme “ne pas faire son âge” et à construire d’autres représentations ! C’est tout l’objectif du Podcast “Bien dans son âge, tu parles” dont vous découvrez la bande-annonce dans cet article !
Les préjugés courants sur l’âge
La jeunesse comme idéal
Dans de nombreuses cultures, la jeunesse est souvent idéalisée comme étant synonyme de beauté, d’énergie et de vitalité. Cette valorisation de la jeunesse peut conduire à une stigmatisation de la vieillesse et à une forme de discrimination à l’emploi, où les individus plus âgés sont perçus comme moins attractifs ou moins compétents en entreprise en raison de leur âge avancé. Mais à l’inverse les jeunes personnes peuvent souffrir de préjugés et de manque de considération du fait de leur âge pour accéder au travail à des postes de responsabilité ou défendre un projet par exemple.
La stigmatisation de la vieillesse
En opposition à l’idéal de jeunesse, la vieillesse est souvent stigmatisée et associée à la perte de compétences, de beauté et de valeur sociale. Les personnes âgées peuvent être marginalisées ou exclues de certaines opportunités en raison de préjugés basés sur leur âge, ce qui contribue à perpétuer des inégalités et des discriminations basées sur l’âge. Les représentations des personnes âgées en publicité sont souvent limitées au domaine de la santé, d’une population à « problème ». Quant aux femmes d’un certain âge, elles sont tout bonnement invisibles et souvent réduites au rôle de « grand-mères ». Comme si, en perdant leur fonction reproductive, leur seule utilité se résumait à continuer de prendre soin des autres. Encore et toujours.
L’expression “Ne pas Faire son Âge”
L’expression “ne pas faire son âge” trouve son origine dans l’idée que l’apparence physique d’une personne ne correspond pas à son âge réel, ce qui peut être perçu comme une anomalie ou une exception à la norme sociale. Cette expression est souvent utilisée de manière informelle dans les conversations quotidiennes pour commenter l’apparence des individus, souvent dans le cadre de discussions sur la jeunesse et le vieillissement.
L’impact psychologique de ces remarques
Pour ceux qui sont jugés comme plus jeunes que leur âge, cela peut être perçu comme un compliment, car cela suggère qu’ils maintiennent une apparence juvénile malgré le passage du temps. Cependant, cela peut aussi engendrer des pressions sociales et des attentes irréalistes, les poussant à investir davantage de temps et de ressources dans des produits et des procédures visant à préserver cette apparence de jeunesse. En revanche, ceux qui sont perçus comme plus vieux que leur âge peuvent ressentir une perte d’estime de soi et une stigmatisation, se sentant exclus ou ignorés dans certains cercles sociaux où la jeunesse est valorisée. C’est le principe de l’âgisme.
Les pressions sociales
L’expression “ne pas faire son âge” reflète souvent les normes sociales et les attentes liées à l’apparence physique, qui peuvent être particulièrement rigides en ce qui concerne la jeunesse et la beauté. Cela crée des pressions pour correspondre à ces normes et pour maintenir une apparence qui correspond aux attentes de la société. Ces pressions peuvent entraîner des comportements néfastes tels que la chirurgie esthétique excessive, l’utilisation de produits cosmétiques nocifs ou même des troubles de l’alimentation, dans le but de satisfaire aux idéaux de jeunesse et de beauté véhiculés par la société. En conséquence, l’expression “ne pas faire son âge” peut contribuer à perpétuer ces normes restrictives et à renforcer les préjugés liés à l’âge.
Cette expression, je la connais oh combien. Si elle a pu m’horripiler quand j’avais la vingtaine car on me trouvait toujours plus jeune que ma soeur, elle aurait alors le mérite de me flatter 25 ans après? Pas vraiment. Car elle me renvoie encore et toujours à un âge que je ne ferais pas, à un âge qu’il serait plus valorisant que celui que j’ai réellement. Aujourd’hui je veux montrer cette diversité mais aussi cette énergie et toute la richesse dans nos âges. Dans ce podcast, j’ai envie de parler avec vous de l’âge et des étapes clés de la vie des femmes dans toute leur complexité mais aussi toute leur splendeur !
Dans la bande-annonce du podcast Bien dans son âge, tu parles !, je reviens sur des dialogues assez représentatifs de la peur de vieillir, de la peur de franchir certains caps. Cette peur, elle se comprend parfaitement car nous les femmes devont faire face à de nombreux bouleversements hormonaux, et de fait corporels et psychologiques, mais aussi bien des injustices liés à notre âge et notre condition. Il est tellement naturel de préférer fermer les yeux sur cette réalité “tant qu’on n’est pas concernée” et s’en remettre au destin ou aux mains de la médecine. Ces changements toutefois, nous ne pouvons les ignorer. Mieux, nous devons les connaitre au plus tôt, les anticiper, en discuter entre nous et vivre au mieux avec ceux qui se présenteront ou pas !
Vous souhaitez partager votre récit sur le passage de caps (puberté, 20/30/40/60 ans, maternité, reconversion-changement de vie…) ? Contactez moi en MP sur le compte instagram de @biendanssonage ou sur le compte TikTok @biendanssonage. A très vite dans vos oreilles sur toutes les plateformes de podcast (Spotify, Apple etc) !
Comment déconstruire les préjugés
Reconnaître la diversité des expériences
Chaque individu vieillit différemment, en fonction de divers facteurs tels que la génétique, le mode de vie et l’environnement. Il est important de reconnaître cette diversité et de la montrer en image comme en témoignage, et d’éviter les généralisations basées sur l’âge, en reconnaissant que les expériences et les défis liés au vieillissement peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre.
Valoriser la sagesse et l’expérience
Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’apparence physique, il est important de reconnaître la richesse de l’expérience et de la sagesse accumulées avec l’âge. Avec les années qu’on gagne, c’est aussi une finesse d’esprit qui se développe et du lâcher-prise ! Les seniors apportent une perspective précieuse et une connaissance approfondie qui méritent d’être valorisées et respectées dans notre société.
Promouvoir l’inclusion intergénérationnelle
Encourager les interactions et les collaborations entre les différentes générations peut contribuer à briser les barrières et à favoriser la compréhension mutuelle. En favorisant un environnement où les personnes de tous âges sont respectées et valorisées, nous pouvons construire une société plus inclusive et égalitaire pour tous.
Représenter les personnes de tous âges dans les médias
Y compris ceux où l’on ne les attend pas (mais où ils sont* !!!) comme les réseaux sociaux. Oui dans les médias traditionnels (journalistes, présentateur.rices…), la publicité, les social media, une place doit être accordée aux personnes de tous les âges. Une étude menée en 2022 par intitulée “Not Too Old for TikTok: How Older Adults Are Reframing Aging” montre à quel point la place des seniors est clé sur les réseaux sociaux pour engager le dialogue sur l’âge mais aussi déconstruire tous les stéréotypes. Force est de constater que ces prises de parole, souvent menées par des femmes, et c’est aussi le cas en France., tordent le cou aux préjugés en montrant des personnes qui à la fois embrassent leur âge avec dynamisme, humour aussi quand il s’agit de parler de leurs vulnérabilités ou encore des remarques usuelles faites aux personnes âgées. Mais en même temps l’étude soulève le risque de promouvoir le « capabilisme » comme idéal à atteindre quand on vieillit.
Les préjugés sur l’âge ont la vie dure et une opportunité nous est donnée sur les réseaux sociaux de les déconstruire. Comme le fait admirablement en France sur LinkedIn Frédérique Jeske, Présidente de l’association Senior4Good et je l’espère, ma prise de parole via TikTok notamment et le podcast fraîchement lancé !
* une analyse réalisée par le Pew Research Center montre les seniors s’emparent des technologies digitales aux Etats-Unis. Alors que les plus de 65 ans n’étaient que 14% à utiliser internet, ils sont 75% en 2019. 86% des 50-59 and utilisent un smartphone…et 62% parmi les plus de 70 ans (étude Kalulla 2020 Tech Trends of the 50+)
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