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Mieux comprendre le diabète gestationnel

Par esther
Mieux comprendre le diabète gestationnel

Peut-être avez-vous vu votre meilleure amie enceinte armée de son petit appareil pour mesurer son sang prélevée au bout du doigt, une sacrée contrainte, n’est-ce pas ? Vous voilà enceinte, un dépistage vous attend comme toute future maman. Qu’est-ce que le diabète gestationnel ? Comment le traiter ?

Le diabète gestationnel est l’une des complications les plus fréquentes de la grossesse et se déclare chez 2 à 6% des futures mamans. Il survient en général au cours du second trimestre et se définit comme un trouble de régulation de la glycémie entraînant un excès de sucre dans le sang. Le pancréas, organe de production de l’insuline, ne parvient plus à remplir son rôle. Il faut néanmoins distinguer deux groupes de populations différentes : d’un côté les femmes qui ont un diabète antérieur non diagnostiqué et que la grossesse va révéler et de l’autre les femmes qui vont développer un diabète uniquement pendant la grossesse et qui disparaîtra après l’accouchement.

Quelle femme enceinte n’a pas redouté le fameux test de dépistage effectué au cours du 6ème mois de grossesse ? S’il était autrefois systématique, les recommandations ont considérablement évolué ces dernières années et ne sont plus dépistées que les femmes « à risques ». Le diabète gestationnel est pourtant devenu un véritable enjeu de santé publique tant il est en constante progression. Surpoids, obésité, mauvaise alimentation, autant de facteurs favorisants qui nécessitent une prise en charge particulière pendant la grossesse.

Terrain et facteurs de risques

L’HAS (haute autorité de santé) a défini des critères précis pour évaluer les patientes dites « à risques » :

  • Antécédents de diabète dans le cercle familial proche
  • Un IMC (indice de masse corporel) supérieur à 25
  • Un âge supérieur à 35 ans
  • Des antécédents de diabète lors d’une grossesse précédente
  • Un bébé macrosome (dont le poids est supérieur à 4kg)
  • L’origine ethnique, les femmes caucasiennes sont à plus faible risque que les futures mamans originaires d’Afrique du nord, en particulier en raison de l’alimentation.

Depuis quelques années on note un accroissement sensible du taux de diabète gestationnel. Une alimentation trop grasse, trop sucrée, trop salée et l’augmentation de l’obésité au sein de la population ont progressivement fait évoluer les statistiques. Les méthodes de dépistage puis de diagnostique permettent aujourd’hui une prise en charge efficace et adaptée à chaque femme.

Diagnostique et prise en charge du diabète gestationnel

Chez les femmes ne présentant pas de risque particulier le test de dépistage ne sera effectué qu’en cas de liquide amniotique trop important (hydramnios) ou de biométrie fœtale supérieure au 97ème percentile. En cas de prise de poids excessive pendant la grossesse c’est au cours du bilan 6ème mois, soit entre 23 et 28 SA, qu’est effectué le test de dépistage. En revanche, pour les femmes avec un terrain à risque le test peut être effectué dès les premières semaines de la grossesse. Une hauteur utérine élevée incitera également à la prudence.

La méthode recommandée est la même pour tout le monde. Après un premier test de glycémie à jeun on effectue le test d’HGPO (hyperglycémie provoquée par voie orale) à 75g de glucose. Certains pratiques encore ce test en deux fois, d’abord 50g puis 75g mais la méthode en une prise se généralise. Une seule valeur glycémique perturbée permet de diagnostiquer le diabète gestationnel. Les seuils définis sont de 0,92g/L à jeu, 1,80g/L 1h après la prise du glucose et 1,53g/L 2h après. C’est le résultat des tests qui va définir la prise en charge adaptée.

Chaque patiente, à partir d’une valeur perturbée, doit s’astreindre à un régime hypoglucidique, avec une suppression de tous les sucres rapides et une diminution sensible des sucres lents. Il est également préférable de fractionner les repas et donc la prise des glucides au cours de la journée tout en privilégiant les fibres. Pendant une semaine la glycémie doit être vérifiée 6 fois par jour. Les femmes doivent pratiquer elles-mêmes une auto surveillance rigoureuse.  Si le régime suffit à une régulation satisfaisante des taux, la prise en charge s’arrête là. Dans le cas contraire il est possible de commencer des injections d’insuline à petite dose.

Pour les futures mamans dont toutes les valeurs glycémiques sont perturbées à l’issu du test on début immédiatement l’insuline, toujours en association des mesures diététiques. L’hospitalisation, s’il est possible, demeure néanmoins rarissime.

Risques pour la mère et l’enfant

Les conséquences du diabète gestationnel pour les futures mamans n’ont pas de caractère d’extrême gravité si la prise en charge est adéquate. Les risques sont transitoires lorsque le diabète n’est pas associé à d’autres complications. On note néanmoins parfois une augmentation de la tension artérielle et donc un risque de pré-éclampsie plus élevé. Si le diabète est bien équilibré on ne déclenche plus l’accouchement. En revanche, si le déséquilibre persiste le risque de maturation pulmonaire diminuée à 37 ou 38 SA existe. L’augmentation du volume de liquide amniotique peut également provoquer un accouchement prématuré. Le seul véritable traitement du diabète gestationnel est l’accouchement, un déclenchement peut donc être envisagé mais pas avant 39 SA. Lors de l’accouchement et en cas de bébé macrosome, l’utérus étant plus distendu, il existe un risque d’hémorragie de la délivrance et un risque de forceps augmenté.

Pour le bébé à naître l’alternance hypo et hyperglycémie est délétère et dérègle son métabolisme. Il est donc primordial d’œuvrer à la stabilisation des taux. Le premier risque pour le bébé est évidemment d’avoir un poids supérieur à la normale. Il faut bien distinguer un bébé dont les mensurations sont importantes parce que ses parents sont grands et la macrosomie d’un bébé qui aurait eu un poids et une taille « normale » sans le diabète maternel. Le bébé présente un amoncellement de gras au niveau des épaules, des hanches et sur la zone péri ombilicale.  La menace de dystocie des épaules à la naissance est réelle et, même si cela est plus rare, on observe parfois un plexus brachial (paralysie temporaire ou définitive du bras en raison des manipulations effectuées pour extraire le bébé). Après la naissance le nouveau-né peut également présenter des hypoglycémies ou des difficultés respiratoires. Mais dans la majeure partie des cas, tout rentre dans l’ordre rapidement.

Prise en charge après la naissance et conséquences à long terme

Après la naissance la maman et le bébé vont faire l’objet d’une attention particulière. Une surveillance glycémique est maintenue pendant quelques jours pour confirmer un retour à la normale. Dans le cas des mamans qui étaient sous insuline, on va progressivement baisser la dose en commençant par la diminuer de moitié pendant une semaine avant de l’arrêter complètement. Les mesures seront contrôlées à nouveau 1 mois et demi plus tard.

Le risque de diabète à distance existe pour les mamans. Le diabète gestationnel est parfois indicateur d’un diabète non insulino-dépendant qui n’avait pas été détecté. Il est donc important de surveiller régulièrement la tolérance au glucose de ces mamans. En cas de nouvelle grossesse elles seront évidemment dépistées et traitées dès les premières semaines. Le risque d’obésité et de diabète est également augmenté chez les bébés dont la mère a souffert de diabète gestationnel. Il est donc important d’assurer un suivi médical et nutritionnel régulier.

Le témoignage de Sandy, maman de Loris (6 ans) et Gabriel (3 mois)

Bien que ne présentant pas un terrain à risque mon diabète gestationnel a été détecté lors de ma seconde grossesse, au cours du second trimestre avec le test HPGO. Mes taux glycémiques étaient en général à limite supérieure de la normale, surtout à jeun. J’ai donc eu recours à une surveillance glycémique avec des dextros 6 fois par jour et un régime. Les taux ont été ainsi bien équilibrés. Une fois le diabète détecté, j’ai été suivie par un gynécologue. La prise de poids du bébé a été surveillée par échographie. Une échographie devait être faite avant la date du terme, cependant j’ai accouché 15 jours avant sans problème particulier. Après la naissance, le bébé a fait l’objet de 6 dextros par jour pendant 48h dont les taux étaient normaux. En ce qui me concerne, j’ai fait une prise de sang 3 mois après la naissance qui n’a rien révélé d’anormal.

Et vous, chères Mum-to-be, avez-vous souffert de diabète gestationnel pendant votre grossesse ? Cela a-t-il été particulièrement contraignant ou difficile à gérer au quotidien ? N’hésitez pas à partager avec nous vos témoignages et pourquoi pas vos idées de menus gourmands adaptés au régime imposé par le diabète !

Nos remerciements vont à Stéphanie Guigon, sage-femme en région parisienne, pour son aide précieuse et ses conseils avisés.

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3 Commentaires
  1. Salut les Mums,

    Il existe un super site qui explique tout bien, avec de bons conseils, des vidéos claires et une petite appli qui va bien: http://www.mydiabby.fr

    Merci pour cet article!

    Rachel
  2. Bonjour, je viens de lire votre article sur le diabète gestationnel. Enceinte de mon premier bébé à 36 ans, j ai prit rapidement du poids. Lors du 2e trimestre à l occasion du test du glucose à 75g, on m a diagnostique un diabète gestationnel. Après un nouveau test sanguin on m a fait faire un régime seul sans avoir besoin de mesurer mon taux glycémique. Le régime était assez contraignant car j étais limitée à 1800 calories par jour. Je devais Tout peser et bien sûr tout ce qu on adore comme les sucres rapides et les graisses (chocolats, bonbons, gâteaux, frites, pizzas…) étaient interdits. J avais trouvé au rayon diététique des gateaux sans sucre pas mauvais qui me permettaient de craquer de temps en temps. Et puis j avais mis dans ma valise de maternité plein de bonbons et chocolats pour fêter l arrivee de bebe et la libération du régime. Surprise lors du test de glucose de mon 2e bébé, les résultats étaient bons. Courage les futures mamans qui font du diabète gestationnel. L avantage c est qu on prend peu de poids et qu on apprend à manger plus sainement!

    Vanessa
  3. Voilà, après 7ans d’infertilité, J ai été enceinte, tout aller bien jusqu’au 7em moi , un diabète s’est déclaré, à 31se j’ai perdu les eaux, et mon petit yacine est né avec 2k80 , il est décédé après 48heure le 29aout , il souffrait d’un problème respiratoire et problem au coeur

    Bella
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