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Le droit d’aller mal quand on devient mère

Par justine
Le droit d’aller mal quand on devient mère

Parce que votre enfant est né en bonne santé et que la terre entière s’extasie sur cette merveille, il ne faudrait surtout pas jouer les trouble-fête en parlant de sa fatigue post partum et de ses états d’âme. Puisque des centaines de milliers de femmes passent par là chaque année, et ont accouché avant vous sans broncher, vous n’allez pas faire votre petite chose, n’est-ce pas ?

Pourtant, vous avez le droit de choisir un accouchement plus respectueux, de demander de l’aide parce que cela ne va pas et que c’est NORMAL. Le vent de libération de la parole des mères avec le hashtag #MonPostPartum nous pousse à croire en un soutien plus durable post accouchement. En parler, c’est déjà beaucoup. Et ne pas renoncer à ce droit, une nécessité absolue. Car la bataille ne fait que commencer. Préparez-vous !

Seule et en silence tu enfanteras

Donner la vie est sans doute ce qu’il y a de plus beau et en même temps de plus difficile. C’est une expérience qui transforme sans pareil le corps mais aussi le mental d’une femme. Malgré toutes les préparations que l’on peut suivre, les conseils des proches, aucune femme n’est jamais réellement prête à vivre tout ça…  

Si pendant 9 mois vous avez regardé votre corps se transformer avec bonheur et émotions pour laisser grandir un petit être humain, découvrir ce corps meurtri par l’accouchement peut être un véritable choc. Toutes celles qui ont subi une césarienne, une épisiotomie, pour qui le travail et l’accouchement ont duré de très longues heures, s’occuper de son bébé devient une épreuve difficile à surmonter. Le corps n’est pas préparé à tout cela. Sans oublier psychologiquement et émotionnellement la jeune maman va vivre les montagnes russes. 

Pourtant, on nous dit de ne jamais nous plaindre, que les mauvais souvenirs s’effaceront et que le principal est d’avoir un bébé en bonne santé. Bien sûr avec du recul il n’y a rien de plus précieux que de tenir son enfant dans ses bras mais on peut se sentir seule, démunie, être épuisée moralement et physiquement dans les premiers temps après l’accouchement. La culpabilité peut alors surgir et provoquer des angoisses et parfois jusqu’au baby blues et dans les cas les plus extrêmes la dépression. 

On parle toujours du bonheur d’être mère mais pourquoi ne pas partager ces moments difficiles dans la vie d’une mère ? Non pas pour faire peur, traumatiser ou dégoûter les femmes mais justement pour éviter que des jeunes mamans ne se retrouvent seules et désemparées face à des situations qu’elles n’auraient jamais penser vivre en devenant mère. Depuis plusieurs mois, la situation change et la parole des femmes se libére davantage pour briser les tabous du post partum. 

#MonPostPartum, la réalité de la souffrance maternelle

Tout a commencé en début d’année lorsque la publicité de la marque Frida Mom a été interdite aux Oscars car celle-ci aurait été jugée trop “crue”. En cause ? On y voyait une jeune maman se lever la nuit pour aller aux toilettes, elle semblait épuisée et avait du mal à marcher. La censure de cette publicité, ô combien réaliste, n’a pas manqué de faire réagir de nombreuses personnalités américaines comme la mannequin Ashley Graham.

Dans son post où elle se dévoile quelques jours après avoir donné naissance à son petit garçon né le 18 janvier, les premiers mots interpellent autant qu’ils dénoncent : “Lève la main si toi non plus tu ne savais pas que tu allais être amenée à changer tes propres couches”. Un post où la jeune maman ne mâche pas ses mots pour dénoncer l’hypocrisie ambiante autour du post partum. C’est quelques semaines plus tard qu’elle dévoile sans complexe son ventre avec ses vergetures qui font partie d’elle et de son histoire. 

En France, ce vent de liberté de parole est arrivé via Twitter avec la création du hashtag #MonPostPartum par la militante féministe Illana Weizman suivie par la blogueuse sexe “Macha s’explique” et une jeune maman prénommée Ayla. Ce hashtag a permis aux jeunes mamans de s’exprimer en toute transparence sur le post partum, sur les difficultés insoupçonnées, les maux physiques et psychologiques, les réflexions de l’entourage, et parfois même des soignants.

La parole des jeunes mamans s’est complètement libérée et la lumière a enfin été faite sur la brutalité des premières semaines après un accouchement et sur la nécessité de prendre soin des nouveaux-nés mais également des mamans. Le tweet ci-dessous en est la preuve :

Briser le silence permet aux jeunes mamans de ne pas se sentir seule et de déculpabiliser face à certaines émotions, douleurs ou ressentis. Bien avant le #MonPostPartum, Fiona Schmidt a créé le compte Instagram @bordel.de.meres dont la vocation est de partager des expériences autour de la maternité et notamment de la charge maternelle sans jugement. Ce compte permet d’en finir avec l’image de la “mère parfaite” que auxquels certains comptes Instagram veulent nous faire croire. On vous rassure les Mums et Mum-to-be, la mère parfaite n’existe pas !

Rompre avec la solitude : les conseils d’une psy

Le dire, c’est déjà beaucoup, c’est même le point de départ pour aller mieux. Ce n’est pas se placer en victime ni dévoiler une faiblesse, c’est reconnaître la souffrance et ses besoins. Encore faut-il trouver une écoute. Car ce mouvement, aussi puissant soit-il, ne va pas transformer du jour au lendemain la prise en charge des mères, le gap trans-générationnel qui explique souvent la solitude et le manque de soutien et de compréhension venant de son propre entourage.

Puisque vous avez le droit d’aller mal, et si personne dans votre proche entourage (famille, ami, médical) ne semble réceptif à vos appels à l’aide, ne jetez pas l’éponge. Le risque est évidemment la spirale dangereuse de la solitude et du burn-out maternel : vous ne pourrez pas tout gérer toute seule, puisque vous avez bien plus que vous seule à gérer : votre enfant, souvent votre partenaire, parfois votre famille (qui peut être dans le besoin à cette même période).

Alexandra, surmonter la solitude post-partum

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