Naturel ou déguisé, occasionnel comme ajouté, le sucre est plus que jamais critiqué car bien trop souvent en excès dans l’alimentation de nos enfants, comme l’a rapporté l’agence sanitaire Anses en 2019 ou encore la dernière étude de 60 Millions de consommateurs. La consommation régulière de sucres présente évidemment des dangers pour l’enfant, et impacte son bien-être quotidien. Faut-il pour autant le supprimer de l’alimentation ? Doit-on mettre tous les sucres dans le même panier (à poubelle) ? A l’occasion d’une rencontre organisée pour Good Goût sur ce même thème, nous avons pu échanger avec Marine Sharaf, naturopathe spécialisée famille @greenmarinenaturo et faire la lumière sur le vrai du faux, et surtout sur ce qui nous est concrètement possible de faire en tant que parent sans nous culpabiliser à longueur de temps !
1) L’enfant est attiré dès sa naissance par le sucre
VRAI. Il a été au contact de sucres alors qu’il baignait dans le liquide amniotique. Si les bébés dans le monde sont exposés in utero à différente goûts et épices via les repas de la future maman, ils partagent de manière universelle une attirance pour le sucre. Et cela se poursuit à la naissance au contact du lait maternel ou infantile qui contient du lactose, dont les sucres (glucose et galactose) jouent un rôle dans la construction du cerveau et des cellules cérébrales, musculaires, graisseuses et intestinales.
2) Le sucre, on sait qu’il est mauvais dès lors que l’enfant prend du poids
FAUX. La prise de poids, liée au stockage du sucre dans les cellules graisseuses, n’est pas le seul élément pour incriminer le sucre. L’alimentation de l’enfant doit être équilibrée pour qu’il soit en bonne santé. Si en excès, le sucre peut occasionner différents troubles émotionnels (sautes d’humeur, irritabilité, nervosité, déprime), digestifs (ballonnements, gaz, tracas pour aller aux toilettes..), mais aussi des maux de tête, du diabète, des risque de caries et d’émail fragilisé, des poussées de boutons…en effet l’insuline sécrétée en quantité importante suite à la consommation de sucres à index glycémique élevé* augmente la production de sébum !
*l’index glycémique (ou IG) est une valeur indiquant la capacité d’un aliment à élever la glycémie (le taux de sucre dans le sang)
J’ai été impressionnée par les chiffres donnés : en France un enfant de 8 ans a mangé autant de sucres que son grand-père durant toute sa vie ! C’est assez troublant en tant que maman.
MARION
3) Faire le plein de sucre au petit-déjeuner n’évite pas les fringales de fin de matinée
VRAI dans le cas de sucres rapides. Ces derniers fournissent une énergie éphémère et l’hyperglycémie dans le sang va appeler le pancréas à secréter de l’insuline pour faire rentrer le sucre dans les cellules de l’organisme. Ce pic d’insuline est suivi d’une baisse brutale de glycémie, qui engendre de vraies fringales et un coup de pompe. Dans l’idéal au petit-déjeuner les enfants devraient éviter de boire des jus de fruits ou de manger du pain blanc et confiture ou miel, des aliments à index glycémique élevé, et privilégier du pain complet ou encore des céréales du petit-déjeuner dont la contenance en sucres est réduite.
- Compote de fruits sans sucres ajoutés (ex. la gourde Mangue Good Goût qui contient 99.9% de mangues, une goutte de jus de citron, et rien d’autre)
- Amandes et noix
- Fruits ou crudités
- Fromage
- Biscotte
4) Le sucre permet d’éveiller les papilles aux goûts des aliments
FAUX. Quand on devient parent, on met un point d’honneur à éduquer le palais de nos enfants ! C’est pourquoi il est toujours important, comme le rappelle l’équipe Good Goût lors de nos rencontres, de présenter au moment de la diversification des aliments de manière séparée (et non mixée ensemble) pour que l’enfant puisse bien les distinguer. Si du sucre est ajouté ou trop présent dans le mets proposé à l’enfant, ses papilles seront vite saturées. Car le sucre masque le goût des aliments et le corps ne sait pas reconnaître les additifs (ex. édulcorants, sirop de glucose, mélasse, dextrose, polyols…) et encore moins les assimiler car en déficience enzymatique. Conséquence : l’enfant n’est jamais capable d’être saturé en sucres et de s’arrêter d’en manger car la présence des additifs est pensée pour rendre les produits ultra appétants et addictifs !
5) Le sucre ne doit être donné que comme récompense ou soulager une émotion négative
FAUX. C’est bien là tout le danger du sucre finalement ! La sucrerie qui vient calmer un gros chagrin, la friandise pour récompenser une bonne note ou une bonne attitude, le dessert en fin de repas si le plat a été terminé. Vous aussi en tant qu’adulte avez peut-être cette aversion pour le sucre et rencontrez des difficultés pour calmer ces pulsions ou envies soudaines de sucre. Ce n’est pas simple à gérer en tant qu’adulte, alors imaginez les tout-petits ! Il est clé de ne pas faire tomber l’enfant dans le cercle infernal de la dépendance au sucre, en le rassurant ou le récompensant autrement que par de la nourriture sucrée.
6) Un enfant en bonne santé, c’est le priver de sucres et ne pas lui laisser le choix !
FAUX. L’enfant a besoin de vitamines et nutriments et d’un peu de sucre naturellement présent dans les fruits et légumes. Il est aussi important pour l’enfant de ne pas diaboliser le sucre au risque qu’il fonce dessus dès qu’il peut et aussi de pouvoir partager des moments avec ses copains et se sentir « comme eux » sans culpabilité.
Il suffit de lui expliquer que ce n’est pas tout le temps et de développer son plaisir de manger des produits sucrés de manière consciente et de manière collective (c’est-à-dire dans le partage, et pas dans la hâte entre le domicile et l’école). En proposant par exemple à l’enfant de reconnaître des fruits coupés en morceaux ou en compotes sans sucres ajoutés, c’est l’éduquer au goût et lui permettre de se rendre compte qu’il y a dans ces produits 100% naturels plus de sucre qu’il ne l’imagine !
J’ai apprécié le fait que Marine ne soit pas dans le discours “il faut” ou “ce n’est pas bien de” mais au contraire qu’elle se mette à la place des mamans et qu’elle connaisse bien les difficultés du quotidien pour assurer une bonne alimentation à ses enfants, car des fois on a beau avoir accès aux bonnes informations il est difficile de les mettre en pratique et c’est très frustrant. Il était intéressant aussi d’avoir des informations sur les sucres cachés et la part de responsabilité des industriels dans ce problème.
SAKINA
7) Les goûters industriels pour enfants sont toujours bourrés de sucres
FAUX. Il y a effectivement des sucres cachés dans bien des recettes qu’on trouve sur le marché, mais aussi des recettes plus adaptées avec une teneur étudiée. Même si vous devez expédier vos courses au plus vite, prenez le temps de regarder les étiquettes, et notamment le tableau nutritionnel et le taux de glucides, dont sucres. Si la mention « sans sucré ajouté » rassure sur l’absence de sucre ajouté, elle n’exclue pas la présence d’édulcorants. C’est pourquoi la liste d’ingrédients doit être aussi regardée !
Pour exemple les nouveaux biscuits bio de Good Goût amandes noisettes, qui affichent jusqu’à 30% de sucres de moins que la moyenne des biscuits pour enfants : 20g de sucres/100g tandis que beaucoup d’autres dépassent allègrement les 30g/100g, pour parfois atteindre 50g/100g comme l’a révélé la dernière étude de 60 Millions de consommateurs ! Soit moins de 3g de sucres par biscuit (contre 6.5g pour un Prince par exemple!). La liste d’ingrédients demeure très courte : beurre, farine, sucre roux, chocolat, œufs, levure, amandes et noisettes…que des ingrédients que vous utilisez chez vous si vous faites des gâteaux. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de sirop de glucose, d’amidon modifié de blé ou encore d’huile de palme… ou autres additifs.
Les mamans et leurs enfants les ont en effet beaucoup appréciés lors de la Rencontre.
Ce que j’ai retenu de cet atelier ? C’est qu’il ne faut pas diaboliser le sucre, ni être dans l’interdiction totale car cela crée l’envie chez l’enfant! Par ailleurs cela fait aussi partie de la sociabilisation de l’enfant de partager des goûters avec les autres enfants. Néanmoins il est possible d’éduquer nos enfants aux goûts plus authentiques, non chimiques et non bourrés d’additifs, en leur proposant des goûters plus naturels et sains, tout en gardant le côté gourmand.
VALERIE
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Credit photo en tête @adailysomething
Article-partenaire réalisé dans le cadre de la tournée des Rencontres avec Good Goût